Par le paralloïdre des çorfes, Bralançant les rétricences des tamériaux, Les cimentectes ont babellisé les lapincags, Les génieurs ont travelardé les honts, septlieubotté les valles, herculaugiacé les vafles ; Les caméniciens ont gancémané des chimanes à transfonter les tras, à subondir les nars, à picarifier les nieux. Moi, j'ai fabré un dynoème, Avec une blange Et un yoncrai. Mais mieuq les génieurs alointés, pluq les cimentectes parsautés, et odlà des caméniciens minorés, j'ai empéri les télédins stelliges et allélouï les espouffres micronaires, Avec une blange Et un yoncrai. Et on a dit que les cimentectes étaient supers, Que les génieurs étaient formis, Que les caméniciens étaient fantas ; Moi, on a dit que j'étais fada, Avec une blange Et un yoncrai. Mais Zis, qui est un archicimentecte, un génieurhyper, un caménichanu, m'a dit : " Cesonteuxquisondéfadas ! Toiseul m'a transpigé, Poète ; et tu es mon Pôte, mon Poéteupôte, Avec une blange Et un yoncrai.
Seigneur, s’il est vrai que vous seul soyez grand, ne réservez pas à ma vieillesse un château, mais faites-moi la grâce de me garder, comme dernier refuge, cette cuisine avec sa marmite toujours en l’air, avec la crémaillère aux dents diaboliques, la lanterne d’écurie et le moulin à café, le litre de pétrole, la boîte de chicorée extra et les allumettes de contrebande, avec la lune en papier jaune qui bouche le trou du tuyau de poêle, et les coquilles d’œufs dans la cendre, et les chenets au front luisant, au nez aplati, et le soufflet qui écarte ses jambes raides et dont le ventre fait de gros plis, avec ce chien à droite et ce chat à gauche de la cheminée, tous deux vivants peut-être, et le fourneau d’où filent des étoiles de braise, et la porte au coin rongé par les souris, et la passoire grêlée, la bouillotte bavarde et le gril haut sur pattes comme un basset, et le carreau cassé de l’unique fenêtre dont la vue se paierait cher à Paris, et ces pavés de savon, et cette chaise de paille honnêtement percée, et ce balai inusable d’un côté, et cette demi-douzaine de fers à repasser, à genoux sur leur planche, par rang de taille, comme des religieuses qui prient, voilées de noir et les mains jointes.
D'abord il y a l'aîné Lui qui est comme un melon Lui qui a un gros nez Lui qui sait plus son nom Monsieur tellement qui boit Ou tellement qu'il a bu Qui fait rien de ses dix doigts Mais lui qui n'en peut plus Lui qui est complètement cuit Et qui se prend pour le roi Qui se saoule toutes les nuits Avec du mauvais vin Mais qu'on retrouve matin Dans l'église qui roupille Raide comme une saillie Blanc comme un cierge de Pâques Et puis qui balbutie Et qui a l'oeil qui divague Faut vous dire Monsieur Que chez ces gens-là On ne pense pas Monsieur On ne pense pas on prie
Et puis, il y a l'autre Des carottes dans les cheveux Qu'a jamais vu un peigne Qu'est méchant comme une teigne Même qu'il donnerait sa chemise A des pauvres gens heureux Qui a marié la Denise Une fille de la ville Enfin d'une autre ville Et que c'est pas fini Qui fait ses petites affaires Avec son petit chapeau Avec son petit manteau Avec sa petite auto Qu'aimerait bien avoir l'air Mais qui n'a pas l'air du tout Faut pas jouer les riches Quand on n'a pas le sou Faut vous dire Monsieur Que chez ces gens-là On ne vit pas Monsieur On ne vit pas on triche
Et puis, il y a les autres La mère qui ne dit rien Ou bien n'importe quoi Et du soir au matin Sous sa belle gueule d'apôtre Et dans son cadre en bois Il y a la moustache du père Qui est mort d'une glissade Et qui recarde son troupeau Bouffer la soupe froide Et ça fait des grands flchss Et ça fait des grands flchss Et puis il y a la toute vieille Qu'en finit pas de vibrer Et qu'on attend qu'elle crève Vu que c'est elle qu'a l'oseille Et qu'on écoute même pas Ce que ses pauvres mains racontent Faut vous dire Monsieur Que chez ces gens-là On ne cause pas Monsieur On ne cause pas on compte
Et puis et puis Et puis il y a Frida Qui est belle comme un soleil Et qui m'aime pareil Que moi j'aime Frida Même qu'on se dit souvent Qu'on aura une maison Avec des tas de fenêtres Avec presque pas de murs Et qu'on vivra dedans Et qu'il fera bon y être Et que si c'est pas sûr C'est quand même peut-être Parce que les autres veulent pas Parce que les autres veulent pas Les autres ils disent comme ça Qu'elle est trop belle pour moi Que je suis tout juste bon A égorger les chats J'ai jamais tué de chats Ou alors y a longtemps Ou bien j'ai oublié Ou ils sentaient pas bon Enfin ils ne veulent pas Parfois quand on se voit Semblant que c'est pas exprès Avec ses yeux mouillants Elle dit qu'elle partira Elle dit qu'elle me suivra Alors pour un instant Pour un instant seulement Monsieur Alors moi je la crois Pour un instant Monsieur Pour un instant seulement Parce que chez ces gens-là Monsieur on ne s'en va pas On ne s'en va pas Monsieur On ne s'en va pas Mais il est tard Monsieur Il faut que je rentre chez moi
Au village, sans prétention, J´ai mauvaise réputation. Qu´je m´démène ou qu´je reste coi Je pass´ pour un je-ne-sais-quoi
Je ne fait pourtant de tort à personne En suivant mon chemin de petit bonhomme. Mais les brav´s gens n´aiment pas que L´on suive une autre route qu´eux, Non les brav´s gens n´aiment pas que L´on suive une autre route qu´eux, Tout le monde médit de moi, Sauf les muets, ça va de soi.
Le jour du Quatorze Juillet Je reste dans mon lit douillet. La musique qui marche au pas, Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne, En n´écoutant pas le clairon qui sonne. Mais les brav´s gens n´aiment pas que L´on suive une autre route qu´eux, Non les brav´s gens n´aiment pas que L´on suive une autre route qu´eux, Tout le monde me montre du doigt Sauf les manchots, ça va de soi.
Quand j´croise un voleur malchanceux, Poursuivi par un cul-terreux; J´lance la patte et pourquoi le taire, Le cul-terreux s´retrouv´ par terre
Je ne fais pourtant de tort à personne, En laissant courir les voleurs de pommes. Mais les brav´s gens n´aiment pas que L´on suive une autre route qu´eux, Non les brav´s gens n´aiment pas que L´on suive une autre route qu´eux, Tout le monde se rue sur moi, Sauf les culs-de-jatte, ça va de soi.
Pas besoin d´être Jérémie, Pour d´viner l´sort qui m´est promis, S´ils trouv´nt une corde à leur goût, Ils me la passeront au cou,
Je ne fais pourtant de tort à personne, En suivant les ch´mins qui n´mènent pas à Rome, Mais les brav´s gens n´aiment pas que L´on suive une autre route qu´eux, Non les brav´s gens n´aiment pas que L´on suive une autre route qu´eux, Tout l´mond´ viendra me voir pendu, Sauf les aveugles, bien entendu.
Ma liberté, longtemps je t'ai gardée, comme une perle rare, Ma liberté, c'est toi qui m'as aidé à larguer les amarres. Pour aller n'importe où, pour aller jusqu'au bout des chemins de fortune, Pour cueillir en rêvant une rose des vent sur un rayon de lune.
Ma liberté devant tes volontés mon âme était soumise, Ma liberté je t'avais tout donné ma dernière chemise. Et combien j'ai souffert pour pouvoir satisfaire tes moindres exigences, J'ai changé de pays, j'ai perdu mes amis pour gagner ta confiance.
Ma liberté, tu as su désarmer toutes mes habitudes, Ma liberté, toi qui m'as fait aimer même la solitude. Toi qui m'as fait sourire quand je voyais finir une belle aventure, Toi qui m'as protégé quand j'allais me cacher pour soigner mes blessures.
Ma liberté, pourtant je t'ai quittée une nuit de décembre, J'ai déserté les chemins écartés que nous suivions ensemble. Lorsque sans me méfier les pieds et poings liés je me suis laissé faire, Et je t'ai trahie pour une prison d'amour et sa belle geôlière.
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ; I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides, Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges, Silences traversés des Mondes et des Anges ; - O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
C’est le Milieu, la Fin et le Commencement, Trois et pourtant Zéro, Néant et pourtant Nombre, Obscur puisqu’il est clair et clair puisqu’il est sombre, C’est Lui la Certitude et Lui l’Effarement.
Il nous dit Oui toujours, puis toujours se dément. Oh ! qui dévoilera quel fil de Lune et d’Ombre Unit la fange noire et le bleu firmament, Et tout ce qui va naître avec tout ce qui sombre ?
Car Tout est tout ! Là-haut, dans l’Océan du Ciel, Nagent parmi les flots d’or rouge et les désastres Ces poissons phosphoreux que l’on nomme des Astres,
Pendant que dans le Ciel de la Mer, plus réel, Plus palpable, ô Proteus ! mais plus couvert de voiles, Le vague Zoophyte a des formes d’étoiles.
Ne cherchez pas à lire mon nom sur mes papiers J’ai lavé mes empreintes et j’ai perdu mon âge, Appelez-moi fumée, appelez-moi nuage, Laissez le reste en blanc sans rien me demander.
Je n’ai jamais volé que mes instants de chance, Je n’ai jamais tué que le temps qui passait, Mes poches sont percées, mais je garde en secret Le coquillage bleu du fond de mon enfance.
Vous n’avez pas le droit de prendre mes bretelles Ouvrez-moi cette porte, rendez-moi mes lacets !... Je n’ai rien demandé, simplement je passais; Si je n’ai pas de nom, c’est que nul ne m’appelle.
Je suis très bien ainsi, laissez-moi m’en aller, Je ne mendiais pas, n’étais même pas ivre Et s’il faut à tout prix mettre un nom sur vos livres Appelez-moi nuage, appelez-moi fumée.